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1520-2020, Tours fête le Camp du Drap d'Or

Tout commença lorsque...

Deux jeunes rois venant d’accéder au pouvoir, des conseillers poussant à une rencontre diplomatique pour mettre en scène une paix récente, et voilà un vaste champ à la frontière des deux pays, recouvert de somptueuses tentes et palais éphémères.

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Du 7 au 24 juin 1520. Ce ne fut que déploiements fastueux tant en logements d’apparat qu’en festins, joutes, musiques, le tout se mêlant chaque jour pour le plaisir des deux rois, de leurs épouses et de toutes leurs cours tandis que leurs conseillers travaillaient à la diplomatie.

Guînes et Ardres. Ces terres qui sont aujourd’hui le nord de la France étaient, d’un côté le village de Guînes, en terre alors anglaise, tout près de Calais, et de l’autre côté, le village d’Ardres en terre française… reconquise depuis peu aux Anglais.

Pas de ville, pas de murailles qui pourraient être autant de lieux de guet-apens : la pleine campagne.

Henri VIII débarque avec 3000 hommes et s’installe dans un magnifique « Palais de cristal » : une armature de briques et de bois, des toiles peintes imitant la pierre de taille, de splendides vitreries.

François Ier loge au cœur d’un village de 300 à 400 tentes recouvertes de soie, de draps d’or et d’argent. La tente du souverain, imposant pavillon composé de chambres, garde-robes, chapelles et galeries pour joindre les différentes pièces, est recouverte de drap d’or et surmontée d’une statue de Saint Michel couverte d’or. Des lys d’or brodés sont semés par milliers sur les ornements des tentes.

« Le Camp du Drap d’Or ». C’est ainsi que, très vite, les contemporains appelleront cette rencontre qui, pourtant, ne marquera pas l’histoire de la diplomatie (en coulisses, le jeune Charles Quint venait de prendre contact avec Henri VIII et allait le retrouver, dès le camp terminé, pour signer une alliance).

Le Camp du Drap d’Or resta dans la mémoire collective comme un incroyable déploiement de richesses.

Tours, l'atelier du Camp du Drap d'Or

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À Tours en 1520, plus de 1000 personnes

tissent dans les ateliers des « Maîtres

ouvriers en draps de soye d’or et d’argent ».

Les maisons de Tours et les faubourgs de la

ville bruissent des ateliers où l’on travaille

avec famille et apprentis la soie brute, avant de la tisser. 

 

Taffetas, satin, velours, damas, tissus mêlés de fils d’or ou d’argent sont produits en quantité et vendus dans tout le pays par les marchands tourangeaux. La présence régulière de la Cour en Touraine offre un beau marché aux riches étoffes. Tours est la capitale de la production de soie.

C’est tout naturellement que Tours est désignée comme le lieu d’assemblage des somptueuses tentes de la future rencontre royale. Les tissus sont là, en majorité. Et puisque les circonstances sont vraiment exceptionnelles, on fera venir certains draps d’or et fleurs de lys brodées d’or d’Italie.

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De février à mai 1520 la ville entre dans une effervescence jamais vue : des dizaines puis des centaines de couturiers et couturières, réunis dans la salle de l’archevêché, puis dans le château, assemblent draps de base des pans de tentes et enrichissements allant les recouvrir et les parer : pans de soie

aux couleurs du roi (blanc, violet, noir, brun), franges, draps d’or et d’argent. Plus nombreux de semaine en semaine alors que l’échéance approche, hommes puis femmes, travaillent jour et nuit, dimanche et jours fériés. Ils ont laissé leurs noms et prénoms à travers le livre de compte de l’événement.

On monte 4 forges dans les jardins de l’archevêché pour les ferrures des tentes. Les charpentiers assemblent les mâts de chêne et de sapins arrivés par la Loire depuis les monts du Forez. Les menuisiers taillent fenêtres et lucarnes des pavillons. On fabrique les attaches de cuir. Enfin, on vérifie la solidité de l’ensemble en montant les tentes sur une île de la Loire.

Mi-mai 100 chariots et 400 chevaux quittent Tours et prennent le chemin du nord vers Ardres : les tentes escortées par les marchands tourangeaux y sont assemblées, protégées dans des toiles cirées, bien gardées. Sur place les derniers détails seront organisés et les matelots de Boulogne dresseront le camp.

 

Que la fête commence !

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